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Particularités
botaniques des érables
Fleurs
- Sexes - Fruits
Fleurs
La plupart des érables ont 5 sépales, 5 pétales, 8 étamines
et un ovaire à 2 carpelles ; des fleurs à nombre différent
de sépales, pétales et étamines sont retrouvées
chez quelques espèces. Les pétales vont de 0 à 6, les sépales
de 4 à 6, les étamines de 4 à 13 ; les fleurs qui s'ouvrent
les dernières ont tendance à avoir 4 sépales au lieu de
5 et à avoir moins d'étamines.
Chez les espèces dioïques, les fleurs femelles peuvent ne pas avoir
d'étamines, alors que les fleurs mâles ont habituellemt au moins
la trace d'un ovaire (cependant les fleurs mâles de A. negundo
n'ont pas d'ovaire du tout, et celles de carpinifolium non plus bien
que dans les boutons floraux on retrouve fréquement des fleurs primordiales
indifférenciées ...) ; rarement on trouve des ovaires à
3 carpelles, comme dans les familles des Hippocastanacées et des Sapindacées,
proches des Acéracées ; on peut même voir des carpelles
au nombre de 4 dans les fruits (chez saccharum : fruits à 4 carpelles
; chez platanoides : fruits à 4 et 5 carpelles ; chez pseudoplatanus
: 4, 5 et 8 carpelles ...) ; ceci suggère que les fleurs à calice
contenant 5 pièces avaient à l'origine des ovaires à 5
carpelles. Le périanthe est habituellement de 5 pièces, mais chez
saccharum la corolle est absente, alors que saccharinum est apétale
... ;
Chez la majorité des érables la pollinisation est entomophile,
mais il existe des exceptions comme negundo et d'autres espèces
dioïques.
Inflorescences
Plusieurs types d'inflorescences sont retrouvées dans le genre Acer
: corymbes, racèmes (simples : grappes, ou composés : panicules),
épis ; chaque inflorescence peut porter de 3 fleurs (triflorum)
à plusieurs centaines (nipponicum) ; certaines espèces
fructifient dès 3 ou 4 ans d'âge (sinopurpurascens), d'autres
après 20 ans (nipponicum).
Pour chacun de ces types d'inflorescence, la position sur la pousse et par rapport
aux feuilles est un élément important de classification. Il existe
4 positions possibles de l'inflorescence sur la pousse : terminale, terminale
et latérale, latérale, et latérale entre des bourgeons
mixtes ; le plus souvent on voit le premier cas, moins souvent le 2 ème,
enfin les 2 autres.
Calice et corolle
Dans le genre Acer, les corolles sont variées en forme et en couleur
par rapport aux calices ; de nombreuses espèces ont des fleurs à
pétales blancs ou blanchâtres et des sépales verts ou rougeâtres.
Certaines espèces de la section Palmata ont même des sépales
recourbés rouges et des pétales blancs enroulés dans l'autre
sens. Parfois aussi les pétales sont longs et glabres, et les sépales
courts et poilus (certaines espèces de la section Parviflora) ; la plupart
des espèces ont des sépales et pétales de la même
couleur jaunâtre, verdâtre ou parfois rougeâtre.
Etamines
Le plus souvent au nombre de 8, en couronne irrégulière,
implantées sur le disque nectarifère ; cette implantation se fait
de façon variable par rapport au disque = à l'extérieur
(le disque est donc "intrastaminal"), ou à l'intérieur
(le disque est donc "extrastaminal"), ou mixte (disque amphistaminal)
; 2 espèces à pollinisation exclusivement anémophile n'ont
même pas de disque. Chez les fleurs hermaphrodites le nombre des étamines
est souvent réduit. C'est pour cela que l'on a souvent l'impression qu'il
s'agit de fleurs unisexuées femelles.
Styles et stigmates
D'une façon générale, les stigmates des espèces
à pollinisation anémophile sont longs sur des styles courts, mais
il y a là aussi de grandes variations. En principe, le style de l'ovaire
comporte deux stigmates. La réduction partielle ou totale du style peut
être révélatrice de la nature uniquement mâle d'une
fleur.
Répartition des sexes
Soit les érables sont dioïques, et tout est alors très simple
;
Soit ils sont monoïques, mais alors de façon très complexe
:
-ou bien certaines inflorescences portent des fleurs mâles et d'autres
des fleurs femelles ;
-ou bien les inflorescences portent en même temps des fleurs mâles,
hermaphrodites et femelles, mais qui éclosent à des dates différentes
(par exemple d'abord mâles, puis femelles, puis à nouveau mâles
= duodichogamie). Le plus souvent on a affaire à des plantes dichogamiques
= la moitié des fleurs de l'inflorescence est femelle, et l'autre moitié
deviendra soit mâle, soit duodichogame (on parle alors d'hétérodichogamie).
Mais un grand nombre de combinaisons est possible ; par exemple des branches
avec seulement des fleurs mâles, d'autres avec seulement des fleurs femelles
; et même on peut forcer, en serre, des branches d'arbre habituellement
mâles à fleurir femelles. Il peut arriver ponctuellement qu'une
plante unique produise seulement des fleurs mâles alors que la plus grande
partie de la population possède des fleurs hermaphrodites ou des fleurs
des deux sexes. Un seul et même individu peut également produire
une majorité de fleurs mâles. Il arrive même qu'une année
un arbre n'ait que des fleurs mâles, alors que la suivante apparaissent
des fleurs mâles et hermaphrodites ou mâles et femelles.
Epoques de floraison
Très variables là aussi = soit très précoces (avant
les feuilles comme chez A. rubrum), soit avec les feuilles, soit après.
Fruits et graines
Le fruit est une di-samare caractéristique du genre. La graine (noisette)
est ronde, généralement aplatie, de surface variable (lisse, striée,
poilue, etc ...) ; plus elle est grosse plus l'aile est grande. Les ailes vont
de parallèles à alignées. Les graines sont souvent parthénocarpiques
(se développant sans fécondation, donc stériles), particulièrement
chez les espèces dioïques où les graines fertiles et les
parthénocarpiques sont indiscernables.
Par ailleurs les graines ont une faculté de germination variable dans
le temps = dès la maturité en début d'été
pour certaines espèces (rubrum, saccharinum) ou au contraire au
printemps suivant, ou même la 2ème année chez les espèces
à graines très dures ; on a même décrit des germinations,
chez A. laxiflorum, 10 ans après la mort de l'arbre dont les graines
étaient issues !
Troncs et bourgeons
Les écorces sont d'aspect très variable en structure et en
coloration, très souvent spectaculaires.
Les écailles des bourgeons sont par paires, de 2 à 15 paires,
caduques après le débourrement des feuilles ; il n'y a pas de
différence visible entre les bourgeons à fleurs et ceux à
feuilles ; seule la dissection permet de trancher.
L' identification d'une espèce isolée, au moins au niveau d'un
type précis, peut être réalisée grâce à
la taille et la forme de ses bourgeons ainsi que le nombre, la couleur et la
constitution des écailles qui les recouvrent. Outre l'aspect des bourgeons,
celui des pousses de l'année peut également, en hiver, offrir
une aide précieuse pour établir une identification précise.
Les espèces végétales à grand développement
produisent en général des bourgeons particulièrement développés,
c'est également le cas pour une partie des érables dont les pousses
sont épaisses et coriaces. Au contraire les érables à pousses
fines, comme les érables japonais, ont souvent des bourgeons de taille
très réduite.
Les érables à peau de serpent occupent une place à part
en ce qui concerne les bourgeons et les rameaux. A l'exception de l'érable
jaspé (A. pensylvanicum, dont les pousses sont généralement
vertes), presque tous les membres de ce groupe sont ramarquables par leurs pousses
et leurs rameaux rouges. Curieusement leurs bourgeons sont munis d'un pédoncule,
qui représente environ un quart de la longueur totale du bourgeon (12-14
mm) ; les bourgeons rouges, allongés, à la pointe effilée
et aux côtés aplatis, se situent à l'extrémité
des jeunes pousses. Les bourgeons terminaux s'étiolent sur les pousses
latérales porteuses de fleurs et sur les pousses courtes. Leur rôle
est assumé par une paire de très gros bourgeons qui apparaît
ensuite, ce qui provoque la bifurcation de la pousse. Ce processus peut se reproduire
plusieurs fois lors des années suivantes et débouche finalement
sur une ramification intéressante et caractéristique du groupe
des érables à peau de serpent. Ce type de ramification est particulièrement
beau chez grosseri, capillipes et rufinerve ; les bourgeons
ne comportent qu'une seule paire de grandes écailles rouges qui se recouvrent
l'une l'autre et forment une calotte sur le bourgeon.